Selon l’Institut National de l’Economie Circulaire, l’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources ainsi que la production de déchets.
Pour passer d’un modèle linéaire à un modèle circulaire, l’économie circuliaire s’appuie sur de nouveaux modes de conception, production et consommation, le prolongement de la durée d’usage des produits, l’usage plutôt que la possession de bien, la réutilisation et le recyclage des composants.
Dans cet article, l’Agence LUCIE décrypte le concept d’économie circulaire, les raisons de s’y mettre, la réglementation et des exemples d’organisations de la Communauté LUCIE engagées sur le sujet.
Pourquoi passer d’une économie linéaire à une économie circulaire ?
Aujourd’hui nos économies suivent très largement un modèle dit linéaire. Dans ce modèle conventionnel, nous produisons des produits et/ou des services, que nous consommons, avant de les jeter. Au regard des limites planétaires et de l’épuisement des ressources naturelles, il est désormais évident que ce modèle linéaire met en péril l’environnement et le bien-être des générations futures. Autrement dit, ce modèle n’est pas durable.
C’est pourquoi il est essentiel de transformer nos modes de production et de consommation pour passer d’une économie linéaire à une économie circulaire. Son objectif est de privilégier la valeur et non pas les bénéfices, afin de réduire la consommation et le gaspillage de ressources et la production de déchets.
La société de consommation fait aujourd’hui face à ses limites à la fois environnementales et sociales.
Qu’est-ce que l’économie circulaire ?
Souvent réduite à la question du recyclage et de la gestion des déchets, l’économie circulaire est en réalité beaucoup plus vaste et cherche à transformer en profondeur nos modes de production et de consommation.
L’Ademe définit l’économie circulaire comme « un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus.
L’économie circulaire consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux le plus longtemps possible afin qu’ils conservent leur valeur.
Cela implique de réduire les déchets au maximum. Lorsqu’un produit arrive en fin de vie, les ressources qui le composent sont maintenues dans le cycle économique. Elles pourront ainsi être utilisées encore et encore pour recréer de la valeur.
L’économie circulaire encourage la collaboration et les échanges entre les acteurs d’un même territoire et de différents secteurs d’activités. En effet, les déchets des uns peuvent devenir les ressources des autres. L’économie circulaire se décline à travers sept logiques de production et de consommation complémentaires qui, combinées, prennent sens et se renforcent mutuellement autour de 3 grands axes :
- L’offre des acteurs économiques,
- La demande et le comportement des consommateurs,
- Et la gestion des déchets.
Les 7 piliers de l’économie circulaire :
- L’approvisionnement durable : les approvisionnements doivent être viables économiquement, vivables pour l’environnement et socialement équitables
- L’écoconception : elle permet de minimiser l’empreinte environnementaled’un produit, en anticipant les impacts négatifs et en cherchant à les réduire.
- L’écologie industrielle et territoriale : ce pilier a pour but d’optimiser les ressources sur un territoire.
- L’économie de la fonctionnalité : permet de lutter contre la surconsommation. Elle promeut l’utilisation plutôt que la possession.
- La consommation responsable : il s’agit d’acheter en conscience, se demander si un objet est vraiment nécessaire.
- L’allongement de la durée d’usage : concept des 3R (Réparation, réemploi, réutilisation).
- Le recyclage : il se situe en fin de chaîne, il doit être utilisé en dernier recours.
La réglementation autour de l’économie circulaire
La loi de transition énergétique pour la croissance verte (2015) et la feuille de route économie circulaire – FREC (2018)
Dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, la France s’est fixée des objectifs ambitieux pour engager la transition vers une économie circulaire. Publiée le 23 avril 2018, la feuille de route économie circulaire propose des mesures concrètes afin d’atteindre ces objectifs. Cette feuille de route a été la base de travail de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC).
Les objectifs de la feuille de route économie circulaire :
- Réduire la consommation de ressources liée à la consommation française : réduire de 30 % la consommation de ressources par rapport au PIB d’ici à 2030 par rapport à 2010.
- Réduire de 50 % les quantités de déchets non dangereux mis en décharge en 2025 par rapport à 2010.
- Tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre: économiser l’émission de 8 millions de tonnes de CO2 supplémentaires en moins chaque année grâce au recyclage du plastique
- Créer 500 000 emplois supplémentaires, y compris dans des métiers nouveaux.
La loi AGEC (2021)
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.
Elle se décline en cinq grands axes :
- sortir du plastique jetable ;
- mieux informer les consommateurs ;
- lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ;
- agir contre l’obsolescence programmée ;
- mieux produire.
La stratégie européenne pour une économie circulaire (2020)
Produits durables, plastique, déchets… en 2020, l’Union européenne a dévoilé une série de mesures pour développer la durabilité des produits et l’économie circulaire dans des secteurs clés de l’Union.
Comprenant plus de 50 actions, le plan se structure autour de plusieurs axes comme :
- La durabilité des produits (conception, responsabilité des producteurs, renforcement du rôle des consommateurs, processus de production durable, « droit à réparer »)
- La réduction des déchets (harmonisation des systèmes de collecte, environnement non toxique pour favoriser le recyclage, renforcement de l’utilisation des matériaux recyclés, réduction des exportations de déchets).
Des secteurs prioritaires ont été identifiés comme ceux du plastique, du textile, de l’électronique, des batteries, de la construction et de l’alimentation.
Quels sont les avantages de l’économie circulaire ?
L’économie circulaire présente des nombreux avantages pour les organisations :
- Réduire son impact environnemental
Mettre en place une stratégie économie circulaire permet de réduire de manière significative les impacts environnementaux de l’entreprise. En appliquant les 7 pilliers de l’économie circulaire, l’entreprise réduit sa consommation de ressources, d’énergie, d’eau, ses émissions de gaz à effet de serre, ses rejets de polluants… - Maîtriser ses coûts
Dans un contexte de raréfaction des ressources, les entreprises vont devoir faire face à une hausse des coûts d’approvisionnement. Adopter une stratégie d’économie circulaire permet donc de limiter les coûts à la fois de l’approvisionnement mais aussi du traitement des déchets. - Devenir plus résilient
Privilégier le réemploi ou le recyclage permet de se protéger de pénuries et des crises. Les entreprises de l’économie circulaire innovent et transforment leur modèle de production, distribution et économique, les rendant ainsi plus agiles. - Se positionner sur de nouveaux marchés
L’économie circulaire répond aux nouvelles attentes des consommateurs en proposant par exemple des produits éco-conçus ou de seconde main. Elle permet aussi aux entreprises de se différencier de leurs concurrents. - Améliorer son image
Développer une stratégie économie circulaire permet de renforcer son image de marque auprès de ses parties prenantes, à la fois de ses clients, partenaires et également de ses collaborateurs. - Anticiper la réglementation
FREC, loi AGEC… la réglementation favorisant l’économie circulaire s’accélère à la fois à l’échelle de la France et de l’Union européenne.
Se former au sujet de l’économie circulaire
Que vous soyez une organisation publique ou privée, l’économie circulaire est un vaste sujet et de nombreux acteurs ne savent pas par où commencer !
En partenariat avec des experts du sujet, le Centre de Formation LUCIE vous propose des formations pour vous initier et structurer une politique d’économie circulaire, avec :
- Mes premiers pas en économie circulaire, une formation d’une journée animée par Auxilia Conseil
- Activer l’économie circulaire pour proposer des produits et services innovants
- Maîtriser les enjeux de la durabilité et de la réparabilité
- Mettre en oeuvre des produirs durables et réparables
La Communauté LUCIE intègre l’économie circulaire
Cros avec son offre CaReOS
Située à Grenoble, cette entreprise familiale de 60 collaborateurs est reconnue depuis 70 ans pour la vente, la location et la maintenance d’équipements dans 3 pôles d’activité : Air & Vide Industriels, Eau & Systèmes de Pompage, Energie Mobile & Foration.
Avec son offre CaReOS, Cros propose la vente d’usage de ses produits afin de soutenir la mutation de notre modèle économique vers une économie de fonctionnalité.
Le recyclage des menuiseries en fin de vie de Glassver Solutions
Société du Groupe SAINT-GOBAIN, Glassver est une unité industrielle spécialisée dans l’assemblage de vitrages isolant, dédié aux menuiseries industrielles. Pour réduire son impact environnemental, tout en contribuant à son engagement « zéro déchet non valorisé », Glassver s’est engagée dans une action d’économie circulaire et sociale sur son territoire en lien avec son activité industrielle.
Pour cela, Glassver a mobilisé un collectif d’entreprises locales pour modéliser, mesurer, ajuster et trouver un modèle économique satisfaisant autour de la valorisation des menuiseries en fin de vie, et particulièrement en vue de la valorisation du verre appelé calcin. Ils se sont associés à l’agglomération de Communes du territoire bressuirais en charge de développer des démarches d’Ecologie Industrielle et Territoriale, et à une association (une EBE – Entreprise à But d’Emploi) à travers du mécénat d’entreprise.
La revalorisation de ses déchets organiques de Biobleud
Biobleud est une entreprise finistérienne 100% Bio, labellisée EnVol qui produit des pâtes prêtes à dérouler.
Animée par un fort engagement pour préserver la planète, Biobleud revalorise 94% de ses déchets, notamment à travers un partenariat avec un éléveur bio situé à 10km de l’usine qui nourrit ses cochons avec les déchets organiques de Biobleud.