Aujourd’hui, les entreprises et l’ensemble des organisations sont plus conscientes des enjeux sociaux et environnementaux. En s’engageant dans une démarche RSE, ces organisations intégrent les défis écologiques, sociaux et sociétaux au coeur de leurs métiers et leur stratégie.

Les politiques RSE deviennent de plus en matures et évoluent au fil des ans. C’est pourquoi, nous proposons dans cet article un zoom sur 7 tendances RSE en 2023.

Rendre ses activités compatibles avec les limites planétaires

Définies en 2009 par les chercheurs du Stockholm Resilience Centre (Suède), les limites planétaires correspondent aux seuils à ne pas franchir pour entretenir les bonnes conditions dans lesquelles la vie s’est développée sur Terre. Les 9 limites planétaires sont :
  1. Le changement climatique
  2. L’érosion de la biodiversité
  3. Le changement d’utilisation des sols
  4. L’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère
  5. La perturbation du cycle du phosphore et de l’azote
  6. L’acidification des océans
  7. L’augmentation des aérosols dans l’atmosphère
  8. L’appauvrissement de l’ozone stratosphérique
  9. Le cycle de l’eau douce
6 limites planétaires ont déjà été franchies en 2023, un processus qui tend à s’accélerer. Le concept est également intéressant car il rappelle que la crise écologique ne se limite pas à la crise climatique. Les acteurs économiques ont un rôle à jouer pour rendre leurs modèles compatibles avec les limites planétaires et freiner ce phénomème. Avec le label LUCIE Positive, nous proposons aux organisations labellisées LUCIE 26000, une méthode concrète pour respecter les limites planétaires.

Intégrer une triple comptabilité

Si la comptabilité classique traduit bien la performance économique de l’entreprise, elle ne traduit pas sa performance sociale et environnementale. Or pour engager une réelle transformation des acteurs économiques, quoi de plus efficace que de changer la manière de compter ? La triple comptabilité, aussi appellée comptabilité étendue, c’est un bilan qui intègre à la fois les performances économique, sociale et  environnementale de l’entreprise, dans une logique de performance globale. Elle s’appuie sur les trois piliers de la RSE et du développement durable. Relire l’interview d’Alan Fustec, Président de l’Agence LUCIE dans Ouest France

Anticiper l’arrivée de la CSRD et des nouveautés en matière de reporting RSE

Afin d’identifier les acteurs économiques qui contribuent à la transition écologique, l’Union européenne a mis en place la taxonomie verte qui définit ce qu’est une activité durable. L’Union européenn souhaite également harmoniser les pratiques de reporting RSE, à travers la Corporate Sustainability Directive (CSRD). La CSRD impose aux moyennes et grandes entreprises la publication d’un reporting de durabilité incluant la communication de données financières et ESG. Elle renforce les exigences de la NFRD et intègre la notion de double matérialité. Dès 2025, la CSRD obligera les entreprises dépassant deux des 3 seuils suivants (entreprises cotées de + 500 salariés, 20M€ de total bilan ou 40M€ de CA) à établir un rapport de durabilité (qui remplace la DPEF). Puis dès 2026, cet exercice sera étendu aux entreprises de plus 250 collaborateurs. Avec la CSRD, l’Union européenne souhaite optimiser la diffusion, la communication, la fiabilité ainsi que la qualité des informations environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG) des entreprises européennes. Pour accompagner sa communauté sur le sujet, l’Agence LUCIE va intégrer la CSRD à ses outils.

Adopter des stratégies bas carbone et d’adaptation à la hauteur des enjeux

Les derniers rapports sur l’état du climat sont formels (GIEC, OMM, PNUE, The Lancet…), les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et le climat se dégrade rapidement. Même si les politiques climatiques progressent, ce n’est pas suffisant et les résultats ne sont pas au rendez-vous. Paradoxalement, l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C a été réaffirmé lors de la COP27. Un objectif ambitieux puisqu’au rythme actuel le budget carbone encore disponible avant de franchir ce seuil serait d’à peine 260 milliards de tonnes de CO2, soit moins de 6 ans, d’après Carbon Brief.  Là encore les acteurs économiques, notamment les entreprises ont un rôle à jouer. Si la première étape est de calculer son bilan de gaz à effet de serre, il est parfois difficile pour les organisations de passer à l’action. En effet réduire ses émissions de gaz à effet de serre par 4 ou 5 impose de définir un stratégie bas carbone à moyen et long termes, adossée à des investissements. De plus, une partie important de l’empreinte carbone se situe bien souvent dans le scope 3 et la chaîne de valeur de l’entreprise. Les entreprises doivent donc défininr des trajectoires bas carbone ambitieuses, alignées avec les Accords de Paris. En parallèle, elles doivent également commencer à identifier les risques face au changement climatique pour construire des stratégies d’adaptation. Vous n’avez pas encore réalisé votre bilan GES ? Bonne nouvelle, l’ADEME, Bpifrance et l’association ABC subventionnent une partie de votre bilan GES à travers le Diag Décarbon’Action.

Intégrer l’approche “low-tech” pour tendre vers plus de sobriété

Dans son étude prospective Transition(s) 2050, l’ADEME encourage l’approche low-tech. Alors que les high-tech sont omniprésents, l’approche low-tech prend le contre-pied en proposant des technologies utiles, plus accessibles et plus sobres, à la fois locales, réparables et avec un faible impact environnemental. Les low-tech proposent une nouvelle définition de l’innnovation. Les low-tech questionnent l’usage et le besoin d’un produit ou d’un service. Cette réflexion sera l’une des clés pour proposer des nouveaux modèles plus sobres et résilients. Vous souhaitez vous former à l’écoconception et à la low tech ?

Choisir la sobriété énergétique, plutôt que de la subir

Durant l’hiver 2022, les entreprises et les individus ont été fortement incités à adopter les bons gestes pour réduire leurs consommations d’énergie. Les acteurs économiques doivent poursuivre leurs efforts pour adopter une sobriété énergétique, sous peine de mettre en péril leurs activités. Là encore, l’ADEME vous accompagne pour réaliser un état des lieux de vos consommations énergétiques et de vos usages pour identifier les meilleurs leviers pour devenir plus sobre : bâtiment, éclairage, numérique, chauffage, climatisation…  N’attendez pas pour construire un plan de sobriété à la hauteur des enjeux et un système de management de l’énergie.

Déployer une démarche numérique responsable

Le numérique représente aujourd’hui environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales et pourrait avoir un impact double d’ici 2025. Il est donc désormais crucial de se tourner vers un numérique plus sobre, éthique et inclusif. Construit par les experts de l’Institut du Numérique Responsable et de France IT, le label Numérique Responsable propose un référentiel pour permettre à toutes les organisations de se saisir du sujet. De plus, avec la loi REEN, pour réduire l’empreinte environnementale du Numérique, dès 2025, les communes et leurs intercommunalités de plus de 50 000 habitants devront élaborer une stratégie numérique responsable.  Allongement de la durée de vie du matériel, écoconception, green it, accessibilité … Découvrez comment développer la responsable numérique de votre entreprise.
Et vous, quels sont les grands sujets RSE de vos entreprises en 2023 ?