La qualité de vie au travail (QVT) est l’une des 7 grandes thématiques de l’ISO 26000. Le terme de QVT a récemment évolué pour devenir la QVCT pour qualité de vie et des conditions de travail afin de mettre l’accent à la fois sur les conditions de travail des salariés ET aussi sur le contenu du travail.
Depuis la crise Covid, les salariés semblent davantage concernés par leurs conditions de vie au travail. Un sondage IFOP de mai 2020 indique que 81% des salariés considèrent désormais l’amélioration des conditions de vie au travail comme primordiale (contre 56% en 2018).
Vous l’aurez compris la qualité de vie au travail ne se résume pas à l’installation d’un babyfoot ou à l’organisation de séances de yoga. Dans cet article, nous vous proposons 10 leviers efficaces pour améliorer la QVCT de votre entreprise, de votre association ou de votre collectivité.
C’est quoi la qualité de vie au travail ?
La QVCT signifie Qualité de Vie et des Conditions de Travail. Elle descend directement de la notion de QVT (Qualité de Vie au Travail) :
La Qualité de Vie au Travail désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises, d’autant plus quand leurs organisations se transforment.
Définition de l’ANACT
La nouvelle dénomination de QVCT ne modifie pas la définition. Elle met simplement l’accent sur les conditions de travail et attire l’attention sur des enjeux liés à la profession elle-même : évolution de carrière, développement des compétences, relations au sein de l’entreprise…
Vous l’aurez compris, le baby-foot, les séminaires et les cours de yoga ne suffisent pas à se construire une bonne qualité de vie et de bonnes conditions de travail.
La qualité de vie au travail est aussi régulièrement désignée par le terme “bien-être au travail” ou encore “bonheur au travail”.
Pourquoi développer le bien-être et la qualité de vie au travail ?
Une démarche de QVCT représente un enjeu stratégique pour concilier performance, santé et bien-être au travail. Voici les principaux avantages de la QVT :
- Redonner du sens au travail
- Développer sa marque employeur pour attirer et retenir les talents
- Améliorer l’engagement et la motivation de ses équipes
- Améliorer la productivité et la performance de l’entreprise
- Prévenir les risques psychosociaux, réduire l’absentéisme et favoriser la santé au travail
Les 10 leviers de la QCVT en entreprise
Si la QVCT ne se limite pas à l’installation d’espaces confortables et conviviaux, les conditions matérielles restent un levier important et sont mises en place en fonction des besoins des salariés. Ainsi si vos collaborateurs passent le plus clair de leur temps devant un écran, le choix du matériel informatique et la maintenance seront essentiels pour garantir de bonnes conditions de travail.
Dans la suite de cet article, nous vous proposons 10 leviers concrets pour améliorer la qualité de vie et les conditions de travail de votre organisation.
#1 L’aménagement des locaux
Une bonne organisation des locaux instaure un cadre optimal de travail. Les conditions dans lesquelles le salarié travaille ont un impact sur son implication, sa motivation et donc sa productivité.
Pour optimiser l’aménagement de vos locaux, il est conseillé de :
- Personnaliser les locaux et de laisser aux collaborateurs la possibilité de personnaliser leurs propres espaces de travail
- Végétaliser les espaces de travail
- Bien délimiter chaque espace en fonction de son usage (prévoir une surface minimum)
- Prendre en compte l’espace de travail personnel et mise en place d’espaces collectifs dédiés
- Veiller à avoir des espaces lumineux et aérés (ou libre accès à l’extérieur)
- Bien équipés au niveau du matériel
- S’assurer d’un niveau d’acoustique limité
- Garantir une température oscillant entre 20 et 24 degrés dans les locaux
Attention : un espace neuf n’est pas nécessairement mieux aménagé et ne contribue pas toujours avec la QVCT.
Par exemple, les bureaux “ouverts”, de plus en plus communs dans les locaux de travail, sont propices à l’hyperstimulation, aux perturbations, à la surcharge cognitive et au stress.
#2 Des événements fédérateurs et conviviaux
L’organisation d’événements et le teambuilding sont un levier commun de la QVCT en entreprise.
Ces moments fédérateurs et conviviaux permettent d’améliorer l’environnement professionnel et de renforcer les liens entre les collaborateurs.
Les événements réservés aux collaborateurs peuvent prendre de nombreuses formes dont voici quelques exemples :
- Les déjeuners, pots ou afterworks pour célébrer une bonne nouvelle, l’arrivée ou le départ d’un nouveau collaborateur… ou tout simplement pour maintenir le lien
- Les événements sportifs à la fois bon pour la QVCT et la santé de vos collaborateurs. Ils contribuent à améliorer l’esprit d’équipe entre les collaborateurs !
- Organiser des activités bien-être comme des séances de yoga des yeux pour vaincre la fatigue oculaire
- Les jeux, de la soirée jeux de société au jeu grandeur réelle de type escape game ou murder party
- Les séminaires en dehors de l’entreprise pour prendre de la hauteur et réfléchir à demain
- Les temps de partage de connaissances pour améliorer les conditions de travail pour mieux gérer la sédentarité, mieux s’organiser, gérer son stress ou encore sensibiliser sur des sujets avec la Fresque du Climat par exemple
- Organiser des conférences avec des intervenants inspirants
#3 Adopter un management bienveillant
Le management est une problématique central de la qualité de vie au travail.
Une entreprise sincèrement engagée en RSE, met en place une gouvernance responsable et transparente. Il est donc cohérent qu’elle adopte également un management bienveillant.
Le management bienveillant consiste à accompagner les collaborateurs en adoptant une attitude sincèrement positive à leur égard, en basant la relation de travail sur la confiance, le respect et l’écoute.
Il contribue fortement au bien-être des collaborateurs.
Comment devenir un manager bienveillant ?
- Donner du sens au travail et aux tâches quotidiennes de ses équipes
- Fixer des objectifs mais rester souple
- Être transparent
- Savoir encourager et remercier
- Être à l’écoute
- Donner de l’autonomie et savoir faire confiance
- Accorder le droit à l’erreur
- Être exemplaire
#4 Ecouter les collaborateurs
Très souvent les meilleures solutions viennent du terrain, c’est pourquoi l’écoute, le dialogue et la co-construction avec les collaborateurs est un fondamental de la démarche QVT.
Ecouter ses collaborateurs permet en effet de prévenir certains risques, notamment les RPS, d’identifier des tensions et aussi les bonnes idées pour co-construire les valeurs et de bonnes conditions de travail. Toute comme la RSE, la QVCT est une démarche d’amélioration continue.
Les outils pour créer les conditions d’un dialogue social positif :
- Certains labels sur la qualité de vie au travail comme Great Place to Work ou Happy At Work permettent de recueillir les avis, les idées, les difficultés et les besoins… pour ensuite réaliser un état des lieux, pour ensuite proposer des actions concrètes en interne pour améliorer la QVCT.
- La mise en place d’entretiens individuels réguliers (à ne pas confondre avec l’entretien professionnel obligatoire, qui a lieu tous les deux ans et qui ne concerne que les évolutions professionnelles du salarié et ses besoins en formation). Un moment souvent annuel pour faire le point sur l’année passée, l’atteinte ou non des objectifs, rediscuter la fiche de poste et surtout préparer demain. Relyance, labellisé LUCIE propose un jeu pour transformer l’entretien individuel en moment de partage constructif et dynamique
- La mise en place d’évaluation 360° – les managers et chefs de projet évaluent leur équipe et inversement les collaborateurs évaluent (toujours en toute bienveillance) leur manager.
#5 Prévenir des risques psychosociaux (RPS)
C’est bien les risques psychosociaux qui ont été à l’origine de la notion de qualité de vie au travail.
Quelques exemples de risques psychosociaux :
- Le stress au travail (surcharge de travail, manque de moyens ou d’autonomie…)
- Les violences internes (conflits, harcèlement moral ou physique)
- Les violences externes à l’entreprise à l’encontre des collaborateurs, parfois par les clients
Les conséquences des risques psychosociaux en entreprise pèsent sur la santé physique et mentale des salariés et par conséquent sur le fonctionnement de l’entreprise (absentéisme, turnover, ambiance de travail…)
Afin d’agir pour prévenir de ces risques, il faut dans un premier temps les identifier et les évaluer.
La crise sanitaire a eu un impact indéniable sur la santé psychologique des Français, y compris au travail. Ces nouveaux enjeux sont à intégrer à la prévention des RPS
En décembre 2020, 44% des salariés déclarent être en situation de détresse psychologique ; 66% pensent qu’ils ne sont pas assez informés sur les Risques psychosociaux en entreprise et 1 million de salariés seraient en burn-out sévère. Selon cette même étude, les managers ne sont pas épargnés puisque 56% d’entre eux se disent en situation de détresse psychologique.
#6 Développer les compétences
Tout d’abord il est essentiel de rappeler que la formation professionnelle est une obligation de l’employeur qui doit bien entendu permettre à son collaborateur de s’adapter à son poste de travail et à ses évolutions et également à maintenir sa capacité à occuper un emploi.
Développer les compétences de l’ensemble des collaborateurs n’est donc pas une option ! La formation ne doit pas se résumer à une ligne du rapport RSE, c’est un investissement primordial pour l’entreprise.
Selon l’étude La révolution des métiers de EY en 2018, “60% des métiers de 2030 n’existent pas encore”.
Dans un premier temps, il est primordial de bien définir les rôles et les fiches de poste de chacun pour s’assurer que les formations proposées correspondent à la fois aux besoins du poste et à ses évolutions et également aux souhaits du collaborateur.
Pour réussir leur transition écologique et sociale, les entreprises vont devoir accélérer la montée en compétences leurs équipes. C’est l’ambition du Centre de Formation LUCIE, aider les organisations à intégrer les enjeux sociaux et environnementaux au cœur de tous les métiers.
Aujourd’hui la montée en compétences peut prendre de nombreuses formes avec l’intervention assez classique d’un prestataire de formation externe ou bien de la formation réalisée en interne.
#7 Réussir l’onboarding pour bien intégrer les nouveaux
Quête de sens, bullshit job, grande démission… la crise sanitaire a bouleversé le monde du travail. Pour répondre à ces enjeux, les entreprises se saisissent du sujet de la marque employeur pour attirer et retenir les talents.
Comme dans n’importe quelle relation, les premiers instants sont cruciaux. C’est pourquoi l’entreprise doit réussir l’intégration de ses nouvelles recrues. On parle d’onboarding RH, lorsque l’entreprise met en place des actions pour faciliter l’intégration des nouveaux collaborateurs.
Cette étape essentielle permet à un nouveau collaborateur ou à une nouvelle collaboratrice d’appréhender l’histoire, les valeurs et le fonctionnement de votre entreprise. Il ou elle trouvera ainsi plus facilement sa place au sein de l’entreprise.
Comment construire un parcours d’intégration adapté à votre entreprise ?
Là encore rien de mieux que les retours terrains, mettez en place un rapport d’étonnement à remplir par les nouvelles recrues où vous posez la question de l’intégration.
L’important est de ne pas laisser vos nouveaux collaborateurs livrés à eux-mêmes.
Quelques bonnes pratiques d’onboarding
- La définition d’un parcours d’intégration clair
- Organiser un pot d’accueil avec toute l’équipe
- Désigner un parrain ou une marraine pour le nouveau collaborateur. L’objectif : instaurer une relation informelle sans lien hiérarchique – le parrain ou la marraine accueille le nouveau ou la nouvelle, lui présente l’équipe, les locaux, l’invite à déjeuner et répond à ses questions durant les premiers mois
- Créer un livret d’accueil avec les informations importantes de l’entreprise (présentation de l’activité, de l’équipe, des locaux, des valeurs et de la démarche RSE, du parcours d’intégration, de la vie au travail, du règlement intérieur, des bons restaurants du coin, encore des événements conviviaux, ou encore du jargon interne couramment utilisé …
#8 Gestion du temps de travail et droit à la déconnexion
Là encore, la crise sanitaire a exacerbé les questions autour de l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle et du droit à la déconnexion. Avec le numérique et le développement du télétravail, il est parfois difficile pour les collaborateurs de définir une limite claire entre le pro et le perso. Ces effets pervers peuvent à moyen ou long terme avoir un impact sur la santé des salariés.
Quelques bonnes pratiques de la gestion du temps de travail
- Préciser les règles de l’entreprise sur ces sujets et les partager à l’ensemble des collaborateurs, à travers une charte par exemple
- Conclure un accord collectif sur le sujet du droit à la déconnexion (obligatoire pour les entreprises de plus de 50 collaborateurs)
- Le top management est le garant du respect des horaires de travail en veillant à une bonne gestion du temps et à garantir un volume de tâches raisonnable.
- Favoriser la flexibilité des horaires et le télétravail partiel pour permettre aux collaborateurs de mieux concilier leurs activités, réduire le stress ou donner plus de libertés dans l’organisation du travail
- Lutter contre le présentéisme
- Encourager les salariés à avoir des activités en dehors du travail, par exemple en finançant une partie de l’abonnement à une salle de sport…
#9 Meilleure prise en compte de la parentalité
En France, la parentalité en entreprise est de plus en plus prise en compte.
La réglementation évolue également, en 2021 une loi a doublé la durée du congé paternité, passant de 14 à 28 jours. Cette mesure renforce l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est également un moyen de réduire les inégalités dans l’entreprise en permettant à chacun d’avoir accès à un mode de garde adapté à son rythme de vie.
Quelques bonnes pratiques pour faciliter la vie des parents en entreprise :
- La création d’une crèche d’entreprise ou le financement d’une place en crèche proche de l’entreprise pour les entreprises qui en ont les moyens. En effet, trouver une solution de garde peut devenir un vrai casse-tête pour les jeunes parents, notamment en ville. De plus en plus d’entreprises proposent des solutions de garde pour développer leur marque employeur.
- Mise en place d’aides financières à destination des parents, comme la prise en charge des frais de garde pour les enfants de moins de 14 ans
- Allongement du congés parentalité
- Maintien des salaires à 100% pendant la durée des congés pour les deux parents
- Mise en place de congés pour enfant malade
- Adaptation des horaires et possibilité de télétravail pendant la grossesse et jusqu’à trois mois après le retour de congés des deux parents
Des labels comme ParentsAtWork ou Family Friendly Company permettent d’identifier les entreprises qui facilitent la vie des parents.
#10 Développer les services comme la conciergerie
Afin d’améliorer le bien-être en entreprise, les services externes de confort se développent de plus en plus dans les entreprises, comme la conciergerie.
Des sociétés telles que la Minut’Rit Loire Atlantique, Maine et Loire, Vendée (labellisée LUCIE 26000) proposent des services permettant d’accéder à des biens et services locaux directement sur son lieu de travail. Concrètement, les salariés peuvent par exemple récupérer leur panier de légumes ou bénéficier d’un service de pressing ou de repassage. Elle est disponible sur place ou à distance. La conciergerie facilite la vie des salariés et est un véritable levier d’attractivité et de QVT.
Comment le label LUCIE intègre t-il la qualité de vie au travail ?
Le référentiel du label LUCIE 26000 intègre la notion QVCT dans la thématique des relations et conditions de travail responsables, au travers de 6 principes d’action
- Contribuer à la création d’emplois pérennes, Lutter contre le travail précaire et minimiser ses conséquences
- Favoriser la qualité de vie au travail : Conditions matérielles, confort et bien-être au travail de tous les collaborateurs, Organisation et management clair et responsable, Accessibilité des salariés au lieu de travail, Télétravail Equilibre vie professionnelle, vie personnelle Accompagnement des grands changements, autres aspects QVT
- Créer les conditions du dialogue social sous toutes ses formes, Dialogue social, Communication interne
- Protéger la santé et la sécurité de tous les collaborateurs, Risques physiques, Risques psychosociaux, Autres risques
- Développer les compétences de tous les collaborateurs, Carrière, Compétences, Employabilité
- Assurer un système de rémunération équitable et transparent
Ce contenu a été préparé à partir des comptes-rendus des ateliers sur la QVCT réalisés au sein de la Communauté LUCIE début 2022.
QVCT et RSE sont intiment liés. Une démarche QVCT efficace vient renforcer la politique RSE. A l’inverse, en mettant en place des actions RSE, l’entreprise contribue à une meilleure qualité de vie au travail. C’est d’ailleurs bien souvent un bon angle d’attaque pour mobiliser ses équipes en faveur de la RSE.
Aller plus loin
- Article – De la QVT à la QVCT, pourquoi et comment se lancer en 2022 ? – Site de l’ANACT
- Article – Risques psychosociaux – site de l’INRS
- Article – Comment améliorer la qualité de vie au travail (QVT) et l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle ? – Site droitaladeconnexion.info
- Article – Guide pratique de la parentalité en entreprise – Site observatoire-qvt.com
Hello à toutes et à tous,
Quel magnifique survey de ce qu’on entend pas QVT (en si peiyde mots).
Et si on s’y m’était toutes (et tous) dès ce soir. Plus besoin de parler de marque employeur (et consort). On l’a tient la martingale sociétale, non !? 😉
DW.